Photo-graphies et un peu plus…

“Sur une branche, perchée avec…”, un nouveau rendez-vous avec un membre de l’écho-munauté… Aujourd’hui, rendez-vous avec Ludovic Ligot.

Quelle est la place de la photographie dans ta vie ? Je prends très peu de clichés au quotidien, mais l’envie me reprend souvent lorsque je m’éloigne assez de mon cadre parisien habituel. Pour autant, je ne suis pas du genre à « mitrailler » monuments et paysages : je ne sors un appareil photo (celui de mon téléphone portable, actuellement) que si j’ai la ferme impression de pouvoir obtenir une composition intéressante… et cela ne m’arrive pas toutes les cinq minutes ! Je ne suis donc au final qu’un photographe occasionnel et bien conscient de ses limites en la matière…

Quelle est l’histoire de cette photo (Le pont du Lowry, G4-10) ? Très récemment, je suis parti en week-end à Manchester, notamment pour assister à un concert de Tangerine Dream, un célèbre groupe allemand de musique électronique fondé dans les années 1960 (je profite de cette occasion pour leur faire un peu de publicité)… Ce pont, qui enjambe le Manchester Ship Canal au niveau de la ville de Salford, arrive juste à côté du Lowry, le centre d’arts où le concert a eu lieu. Observé depuis l’une de ses extrémités, il m’a paru vraiment impressionnant car il a presque l’air de vouloir écraser les bâtiments situés sur l’autre rive…

Quelle association d’idée t’a poussé à choisir cette photo ? J’ai simplement vu que la photo de la Tour Eiffel avait été prise depuis l’un des ponts de la Seine et que l’eau du fleuve n’était visible que tout à droite, à travers le rebord de ce pont. De la même façon, sur ma photo, l’eau du Manchester Ship Canal n’est visible que tout à gauche, à travers le rebord du Lowry Bridge.

Dans quelques heures, Ludo Coste montera sur la branche…

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“Sur une branche, perchée avec…”, un nouveau rendez-vous avec un membre de l’écho-munauté… Aujourd’hui, c’est donc Anne Bleuzen.

Quelle est la place de la photographie dans ta vie ? Ce n’est qu’une manière de voler quelques moments appéciables ou remarquables au flot du temps qui passe. Je ne me déplace guère avec mon appareil photo, même si je le regrette régulièrement car ces moments appréciables ou remarquables ne sont (heureusement) pas toujours prévisibles !

Quelle est l’histoire de cette photo (Groix après la grisaille, G2-1) ? Cette photo a été prise en juillet 2009 lors d’un séjour à l’île de Groix, qui est un peu mon éternel retour : enfant, j’ai passé de nombreux étés en famille sur cette île située en face de Lorient. J’y retourne de temps à autre depuis une dizaine d’années et certaines images du temps jadis sont alors toujours réactivées d’une manière qui me surprend. Cette photo est un détail de la plage des Grands Sables : après une matinée de grisaille – comme souvent – le ciel est soudain devenu très clair, donnant à cette plage quasi déserte une allure d’Eden. En quelques minutes, le soleil a fait éclater les couleurs : le bleu du ciel, blanc du sable, les couleurs vives de ce modeste poste de secours en bois, le vert des arbres en surplomb de la plage.

Quelle association d’idée t’a poussée à choisir cette photo ? La composition de la photo de Vancouver, toute en couches horizontales, m’a immédiatement fait penser à cette photo de Groix. Son titre aussi, « après la pluie ». Sans oublier le clin d’oeil océanique.

Demain, Ludovic Ligot se posera sur la branche.

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“Sur une branche, perchée avec…”, un nouveau rendez-vous avec un membre de l’écho-munauté… Aujourd’hui, c’est Sébastien Gonnet !

Quelle est la place de la photographie dans ta vie ? Depuis fort longtemps, je suis accro aux odeurs fortes de la chimie argentique, j’adore l’ambiance et la magie de la pièce rouge, j’aime les beaux objets, enfin voilà, j’aime, j’aime, j’aime… J’aime essayer de raconter des histoires, de capter des instants furtifs, et la photographie m’aide à me souvenir… Bref, la photographie est omniprésente dans ma vie.

Quelle est l’histoire de cette photo (Ville en voiture, G3-9) ? J’ai photographié ce conducteur alors que j’étais également au volant. L’homme avait l’air intrigué et surpris de me voir en train de conduire avec un appareil photo prêt à shooter ! Un chassé-croisé entre deux conducteurs dans la ville, où souvent nous sommes tous des anonymes, une « rencontre » et un échange de regard furtifs…

Quelle association d’idée t’a poussé à choisir cette photo ? Cette photo de mégapole, où l’on ne voit pas une seule silhouette mais des centaines de voitures, m’a fait penser à cette photographie pour exprimer le fait que des échanges sont possibles entre conducteurs noyés dans ce flux automobile urbain.

Demain, ce sera au tour d’Anne Bleuzen de se poser sur la branche…

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(English version below : please, scroll down)

C’est parti pour la 4e génération d’Objectif_3280 ! 27 photographies sont à proposer en écho aux 9 images de la génération 3 très vite complétée à nouveau. Côté écho-munauté, on reste majoritairement, pour ne pas dire exclusivement, en France mais cela devrait vite s’ouvrir aux voisins proches ou lointains ! Mais, pour l’heure, vous pouvez déjà choisir la photo à laquelle vous ferez écho en vous rendant sur l’arbre écho-photographique.

Objectif_3280 : une idée originale de Lou Camino développée par Coralie Vincent

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The fourth generation of Objectif_3280 is now open! 27 pictures have to be suggested to answer to the 9 echos of the second generation who, once again, was completed very quickly. As for the echo-munauty, it is predominantly in France but should open itself to close and far neighbours. But, for the meantine, you can already choose the picture to wich you want to give an echo : visit the echo-photographic tree!

Objectif_3280, an original idea of Lou Camino, developed by Coralie Vincent.

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– A quelle heure est le lever du jour demain ?

– 5h39 !

– C’est tôt… (La motivation prend un coup, mais le désir de le voir se lever sur l’océan l’emporte.) Bon, tu mets ton réveil ?

– Ok.

5h39, 5h39, 5h39, 5h39… je me répète cette heure comme une poésie au vers unique et m’endors… Pour me réveiller à 5h39. Normal vous dites-vous, le réveil a sonné tout simplement. Et bien non. J’ai ouvert les yeux naturellement, me suis redressée promptement sur mon lit comme si je devais prendre mon quart sur le pont dans 3 minutes et ai regardé l’heure. 5h39. Le réveil n’a pas encore sonné. Il ne le fera pas. C’est étonnant comme parfois, notre corps se transforme en horloge, comme il nous sort simplement des bras de Morphée quelques minutes avant l’heure alors qu’il nous sait effrayé à l’idée de ne pas entendre le réveil et ainsi de rater tel entretien, examen ou vol…

Dehors, c’est l’aurore. C’est calme. C’est frais. J’emporte ma veste, empoigne mon appareil et je sors. Car la contrainte est un peu photographique aussi. Une partie de moi se dit qu’il est facile de faire de belles photos lorsque l’on est dans un cadre naturellement splendide. Il suffit d’être là. Alors je m’impose un effort, comme pour mériter de pouvoir assister à ce spectacle magnifique. De cette heure où le soleil a rendez-vous avec la lune, l’un et l’autre séparé par un monde, que dis-je, une terre… Quand notre satellite tire sa révérence derrière l’horizon dans des couleurs pastels, l’astre brillant monte lentement, sortant les grands moyens, des rayons ardents mais pas encore suffisamment pour réellement chauffer cet espace refroidi par la nuit. Chaque minute qui passe met en lumière un nouvel élément du décor, comme s’il était soudainement l’élu des dieux. Ainsi en est-il de ce rocher, bien connu des mouettes locales qui, recroquevillées sur elles-mêmes, attendent cet instant où le soleil daignera leur accorder quelque attention, leur redonnant vie pour la journée par la même occasion. Sur la plage, le cœur est déjà chaud.

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« Sur une branche, perchée avec… » ou 3 questions posées à un membre de l’écho-munauté… Pour ouvrir la série, Laurence Serfaty.

Quelle est la place de la photographie dans ta vie ?
J’ai eu mon premier Instamatic Kodak à 12 ans, un cadeau de mon père pour mon anniversaire, je crois. Je n’avais pas du tout le sens du cadre. J’ai commencé à comprendre comment composer une photo en visitant les châteaux de la Loire. C’est là que j’ai réalisé qu’il fallait chercher des angles originaux, des points de vue différents et ne pas se contenter de faire “clic” face au monument. Je ne prends pas de photos régulièrement, je ne pars pas en chasse à la bonne photo et je n’ai jamais eu un excellent matériel. D’ailleurs, l’envie d’acquérir un meilleur équipement commence à me démanger. Aujourd’hui, je fais pas mal de photos avec mon Iphone et avec un petit Canon numérique. J’ai du mal à prendre des photos quand les émotions que je ressens sont intenses parce que je préfère vivre le moment plutôt que de chercher à en préserver une trace en image. L’autre jour, je suis allée voir Anish Kapoor au Grand Palais, et la sensation, à l’intérieur de son œuvre, était si forte que je ne pouvais me résoudre à prendre mon appareil pour la transformer en cliché. Une fois sortie des “entrailles de la bête” dans la Nef du Grand Palais, l’aspect graphique a pris le dessus et j’ai pu faire quelques clichés. Quand j’observe les gens et leur appareil photo, je me demande souvent combien de photos sont prises chaque jour dans le monde, surtout depuis l’invention du numérique. Je me demande ce que deviennent ces clichés, s’ils sont regardés au retour des voyages. Je me demande aussi parfois sur combien de photos de touristes nous figurons puisqu’il nous arrive si souvent de passer dans le champ d’un appareil. Les photographes que j’aime dans le désordre : Salgado, Reza, les deux photographes qui ont provoqué les émotions les plus fortes et Riboud, Dorothea Lange, Depardon, Capa. Même si je suis sensible à la composition graphique d’une photo, ce sont toujours les photos de gens qui me touchent le plus.

Quelle est l’histoire de cette photo (Graphisme, matières et couleurs, G2-3) ?
Lors de mon tournage à Pittsburgh pour mon documentaire sur le neuromarketing, nous avons fait quelques extérieurs, ce que nous appelons dans notre jargon des « Dallas ». Ce sont des plans de situation extérieurs pour situer le lieu où se déroule l’action, comme dans la série Dallas…, donc à Houston, à Pittsburgh ou encore à Trifouilly les Oies, on fait des Dallas. L’expression vient du temps où Capa TV produisait le magazine 24 heures entre les années 89 et la fin des années 90 pour Canal. Plusieurs équipes de tournage filmaient un même événement depuis des points de vue différents. Chacune devait penser à « faire des Dallas » pour que l’on puisse facilement passer d’un lieu à l’autre en sachant toujours où on est… J’en ai profité pour faire cette photo. Pittsburgh n’est pas une très jolie ville. Dynamique sur le plan universitaire, elle est encore très marquée par son passé industriel, sidérurgique. L’enchevêtrement des lignes, entre la voie de chemin de fer, le pont, la route, le fleuve et les buildings m’a pourtant paru d’une grande poésie.

Quelle association d’idée t’a poussée à choisir cette photo ? J’ai hésité un très court instant avec deux ou trois autres clichés, du fait des couleurs (le bleu intense), des lignes horizontales et verticales, des courbes. La photo de Pittsburgh, néanmoins, a été ma première intuition quand j’ai vu celle de Vancouver. Difficile à expliquer, c’est comme une évidence. Je pense que le cerveau associe des images comme il associe des mots. Je relis ta question et je me dis : c’est davantage une association d’images que d’idées, l’aspect géométrique des deux clichés, les lignes qui s’entrecoupent, et les couleurs.

Demain, ce sera au tour de Sébastien Gonnet de s’asseoir sur la branche…

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A l’occasion de cette 2e édition d’Objectif_3280, j’inaugure une nouvelle petite rubrique, série, que sais-je ?, pour permettre à ceux qui participent à la croissance de l’arbre, s’ils le souhaitent, de s’exprimer sur la photo, leur photo et les associations d’idées… C’est une chose que je fais chaque jour sur ce site depuis plus de 15 mois et qui prend une autre dimension avec ce projet collaboratif. Concrètement, c’est un « 3 questions à », toujours les mêmes, que j’appelle « Sur une branche, perchée avec… » Les réponses pourront être courtes, longues, précises, évasives, l’important est de poursuivre le moment de partage initié par chacun en montant sur l’arbre… Laurence Serfaty est la première à s’être prêtée à l’exercice… Solide branche d’Objectif_3280, elle est la seule à avoir participé à toutes les générations (hormis la 1re bien sûr) de la première édition et est bien partie pour rééditer l’expérience. Et je l’en remercie. Donc, voilà, c’est parti… C’est sûrement un peu fou, mais bon…

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… au bout du couloir… Suffit de trouver l’interrupteur…

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