… et savoureux. Mais un combat contre quoi ? contre qui ? Contre l’enchaînement des événements ? Contre le déchaînement des éléments ? Contre le temps, finalement, encore et toujours… On a beau voir les vagues venir, s’avancer inlassablement vers la côte avec la houle comme un escadron de fantassins bien remontés, on ne sait jamais quel spectacle elles vont offrir en se heurtant à la digue. Il y a, en théorie, tout un protocole à respecter lorsque l’on s’attaque aux eaux internationales se mouvant avec des idées pacifistes clamées haut et fort… Le regard choisit une vague, décide qu’elle a un fort potentiel explosif et la suit seconde après seconde avec une excitation certaine. Car, soyons clair, par jour de grande marée, ce que le regard attend, ce que le corps attend, c’est la puissance, la force de l’eau contre la terre, la bataille de la Nature contre les murs que l’homme a érigés pour s’en protéger. Quand il devient certain que la vague élue fera bien ce que l’on attend d’elle, commence alors la négociation, celle de la distance à garder entre toutes choses pour que chacune soit respectée… La marge de manœuvre est ténue, regard et corps s’approchent de la frontière, l’apprivoisent pas à pas, car ce qu’ils veulent sentir, voir, saisir au plus près, c’est le contact, la confrontation, la dispersion, ce moment où l’eau est arrêtée net dans sa course par la pierre solidaire et se mue instantanément en main de fer pour aller s’échouer dans un sublime fracas sur le sol…