Photo-graphies et un peu plus…

La vitrine attire d’abord le regard par le bazar qui y règne… Un bric-à-brac de vieilleries qui n’en ont pas les stigmates. Tout est rutilant, propre, comme neuf. A tel point que l’on pourrait douter de leur âge… Les rééditions, chirurgie esthétique du vintage ? Les propriétaires du lieu ont probablement fait le même raisonnement. Et affichent la couleur sur la vitre elle-même, en lettres capitales blanches : « Not made in China. »

Le message est clair. Emprunt d’une certaine violence même, même si le « Made in China » a réussi à se faire beaucoup d’ennemis en très peu de temps… A tel point que lorsque l’on commence à taper « produits chinois » sur Google, ce qui est immédiatement proposé pour poursuivre la quête est : « produits chinois dangereux ». S’en suivent des listes noires de produits, des articles effrayants, des blogs émus… Tout semble s’accélérer depuis trois, quatre ans, suite aux problèmes de santé (voire décès) provoqués par certains objets ou aliments issus de l’empire du milieu comme on peut le lire, faisant naître une réelle méfiance chez les consommateurs occidentaux. En tout cas, ceux qui ont les moyens. Car, c’est bien de cela dont il s’agit avec cette inscription : à la fois de dire qu’il ne s’agit pas de contrefaçon, mais de vrais objets ayant traversé les années… Et comme chacun sait, le temps, c’est de l’argent !

Share on Facebook

Voilà comment se discréditer en quelques heures, même si j’ai, hier, admis la limite de ma critique ! La nuit tombant, les petites lumières se laissent distinguer tour à tour. Un vrai ballet d’étoiles ! C’est un peu comme à marée basse, la rive nous apparaît sous un autre angle. S’il est naturel de se sentir minuscule et insignifiant au pied de ces buildings, les rôles sont inversés une fois de l’autre côté. De la rivière, du pont, de l’espace… A distance. Certains détails, imperceptibles dès lors que l’on est plongé dans le tumulte citadin, la nuque à 90°, nous sautent alors aux yeux. Comme cette chauve-souris immense aux ailes repliées, encore endormie. Postée innocemment entre deux immeubles, elle attend que la nuit soit totalement tombée pour couvrir, de son aura protectrice, la cité… God damned !

Share on Facebook

Des petits gravillons jetés à l’envi sur un bassin un peu trop d’huile… Un tsunami à échelle locale. Front d’ondes de cercles parfaitement concentriques venant grimer le reflet de quelques branches paisibles dessinées au couteau.

Mais grave, l’heure l’est effectivement si l’eau ne tombe plus lorsqu’on la met à la verticale… Il est quelques repères comme celui-ci qu’il ne faut pas bouleverser, sous peine de voir un monde entier s’écrouler. Voire s’écouler…

Share on Facebook

Vous avez vu Toy Story 3 ? Oui ! Donc, là, on est d’accord, Pandi et Panda font semblant d’être inanimés ! Ces gros yeux ronds fixés vers les branches, ça n’est pas très naturel… Deux secondes plus tôt, ils étaient en train de chahuter dans la voiture. C’est ce qui a attiré mon regard ! Et dès qu’ils m’ont entendue arriver, en un éclair, ils se sont scotchés au siège passager et ont fait les morts. C’est la position qui ne va pas… Le siège passager, comme s’ils étaient copilotes. Le grand donnant les directions et le petit les désignant avec ses pattes grises… Derrière, sur la banquette avec les petites voitures, cela aurait été bien plus crédible…

Share on Facebook

J’ai bien cru à un reflet en regardant vite, tout en ayant conscience, aussi rapidement, d’un léger problème d’échelle… Une maison de poupée, évidemment. Une belle bâtisse à colonnade, en bois vraisemblablement, et remplie probablement de ces mini mobiliers et ustensiles de cuisine coûtant parfois aussi cher que les vrais. Un antre qui fait rêver les petites filles depuis des générations et via lequel elles s’imaginent déjà maîtresse de maison (parfait pour le conditionnement…).

Mais, sa présence tout contre la fenêtre intrigue… Une telle maison, en temps normal, c’est au milieu de la chambre, avec un capharnaüm certain autour, sauf pour les futures fées du logis, qu’elle se trouve… Là, c’est comme si elle était rangée, après des années de bons et loyaux services enfantins, entre des cartons de dessins et de cahiers d’exercices. Un grenier peut-être. Et une chambre de luxe pour la retraitée avec vue sur le jardin et la rue pour voir passer la vie en attendant la prochaine génération.

Share on Facebook

Il n’y a pas que les petits qui aiment se perdre dans les dédales de miroirs convexes et concaves pour s’offrir une nouvelle silhouette ! Autant dire que cette façade aux vitres bien rangées et que l’on imagine parfaitement planes prend quelques libertés avec les formes. Et du coup, avec le fond, qui parade innocemment.

Share on Facebook

category: Actus
tags: , , , ,

Il peut arriver au faiseur de photo d’être frustré de ne capter « que » l’instant lorsqu’il déclenche. Qu’il achète une caméra, pourrait-on lui lancer ! Oui, sauf que, le faiseur de photo ne veut pas forcément enregistrer le mouvement pour autant… Ce qui l’intéresse parfois, c’est de capturer la trace laissée par le temps qui passe, comme des rides sur le visage ou la lumière se faufilant un chemin à travers le feuillage sur un plan d’eau. Temps de pause. Des canards qui batifolent hors champ, une eau qui se met à onduler, des reflets qui dansent de façon anarchique. L’expectative. On ne sait jamais quelle image va découler de ces concours de circonstances ou rencontres hasardeuses d’éléments issus de mondes parallèles et au cours desquels le faiseur de photo accepte de perdre la main.

Share on Facebook

Malgré les beaux jours qui se font désirer, les touristes, eux, affluent déjà dans la capitale. A chaque fois, par groupes très homogènes : même langue – russe, japonais, italien… – ; même tranche d’âge : ados en voyage de fin d’année plus attentifs à la musique qui passe par leurs écouteurs qu’aux merveilles de la ville, seniors en visite culturelle avec guide ouvert à la page 32, jeunes cadres en week-end shopping avec superposition insolente de sacs Chanel, Colette et autre Dries Van Noten ; même façon de se déplacer : un groupe soudé tel les manchots sur la banquise comme s’ils devaient se préserver d’un danger imminent, une succession indéfinie d’éléments épars insupportant au plus haut point le guide fatigué d’agiter son parapluie multicolore à chaque coin de rue pour s’assurer que les derniers ont bien vu qu’il fallait tourner… Une vraie galerie pour le parisien ! Malgré tout, parfois, j’aimerais être à leur place, j’aimerais être ces yeux neufs… Simplement pour savoir ce que l’on ressent lorsque l’on découvre Paris pour la première fois, un sentiment qui m’est à jamais inaccessible et dont je n’ai même pas eu le temps d’avoir conscience.

Share on Facebook

La mode change, voilà que les mannequins du 21e siècle réfléchissent ! Enfin, brillent… Enfin, sont en finition brillante… C’est captivant, la ville et ses nuances s’y reflètent ! On s’en approche naturellement, attiré par l’image déformée de nous-mêmes qu’ils renvoient. Mais que l’on ne s’y trompe pas ! Ces mannequins chromés sont de vrais T1000 anthropomorphisés tout droit sortis du Jugement Dernier et prenant la pause, en espérant que Sarah Connor aime les beaux quartiers et soit du genre à faire du lèche-vitrine ! On s’attend à voir le corps de la belle chapeautée se déliter, traverser la vitre puis se reformer de l’autre côté pour lui courir après. Malheureusement, avec des talons de 12 cm, l’affaire est bien plus ardue qu’il n’y paraît pour le travesti du futur et la poursuite s’arrête net au bout de quelques mètres… Talon cassé ! Ouf, l’humanité ne disparaîtra pas !

Share on Facebook

p1200852_72

Quelles raisons doivent présider au choix de la photographie du jour ? En faut-il d’ailleurs ? Quelles pourraient-elles être ? Bien penser à équilibrer les images horizontales et verticales, les tonalités de couleurs, les environnements, les ambiances, les lieux de prise de vue, les sentiments qu’elles peuvent générer, les vues de paysages et celles de personnes (souvent minuscules)… Peut-être aussi, avoir quelque chose à raconter dessus…

Aujourd’hui, j’hésite entre deux images. Quelqu’un choisit pour moi. Ce sera le reflet lissé par le courant de cette bâtisse strasbourgeoise capturée un soir d’automne. Pourquoi celle-ci, je demande ? Parce qu’elle est jolie. C’est une raison. Subjective, mais une raison quand même…

Share on Facebook