tags: coquillages, couleurs, Deauville, émotions, marée, mer, plage, sentiment, silhouettes, temps
Terrain de jeu photographique par excellence, la plage. La plage, un temps de pause comme de pose. Ses silhouettes inconnues, ses grains colorés, ses amoureux romantiques, ses cieux cyclothymiques, ses enfants chamailleurs, ses coquillages amassés, tout y est photogénie… Le temps semble filer différemment, sur une plage. Le pas y est plus lent, plus nonchalant. On laisse traîner les pieds dans le sable mouillé s’affaissant légèrement sous notre poids. Grand classique, on laisse traîner son regard vers l’horizon, en s’imaginant le franchir bientôt. On scrute le sol en espérant y trouver un bijou égaré. Ou un coquillage bigarré.
Enfin, un… Je connaissais le mythe du cimetière des éléphants, mais celui des coquillages ne m’était pas familier… Etrange rassemblement en effet que celui du premier plan. Ils sont là par milliers, en miettes pour certains, entiers pour d’autres, soigneusement épargnés par les marcheurs du dimanche quel que soit le jour en tout cas… La marée a-t-elle pu, à ce point, jouer un rôle de tamis ? Un père et ses deux enfants quelques pas devant. Chacun pris dans ses pensées. Un peu plus loin, un couple. Quelques secondes auparavant (j’étais là, je cherchais mon cadrage), ils se prenaient par la main, par l’épaule, par le bras, par… Quand le trio familial est entré dans le cadre, j’ai pensé que l’instant p approchait, qu’il ne fallait pas le manquer. Harmonie des couleurs, silhouettes isolées, perspective respectée. Le regard file naturellement vers cette petite masse noire, au fond à gauche, des enlacés. Trois groupes de personnes, trois émotions mais une sensation. Par ce temps-là, la plage est l’endroit idéal où faire échouer sa mélancolie.