Non, je ne vais pas m’étendre sur tout ce que laisse supposer, dans notre construction du monde et notre rapport à l’autre, la présence de ces deux petites pancartes rouge et jaune, en tête d’allées : « Garçon » ou « Fille ». J’apprends, au passage, l’existence d’un troisième sexe : « Jeux ». La révélation est à creuser…
Non, la question que je me pose depuis quelques semaines est bien plus simple : comment ces petits êtres dont on s’étonne toujours de l’intelligence, de la précocité ou de la maturité, peuvent-ils encore, de nos jours, croire au Père Noël quand tout le monde est chargé de paquets dans la rue, quand les publicités dédiées aux poupées, camions, jeux interactifs (comme ça, les trois sexes sont représentés) connaissent une croissance exponentielle, et surtout quand les supermarchés où les traînent leurs parents chaque week-end débordent curieusement de jouets, ceux-là même qu’ils ont vu à la télévision et qu’ils découvriront, l’air de rien, sous le sapin, s’ils sont sages bien sûr ? Peut-être sont-ils justement si intelligents qu’ils réussissent à faire croire à leurs parents qu’ils sont suffisamment innocents pour ne pas faire le rapprochement entre tous ces signaux extérieurs, en somme, qu’ils croient toujours au Père Noël, stratégie « mûrement » pensée et destinée à faire durer un plus longtemps une magie qu’ils sentent instinctivement temporaire…
Un jour de février 2010, le 22 précisément, près d’un an après la création de ce site où il ne se passait pas grand chose à vrai dire, j’ai pris une décision : celle de m’imposer un rendez-vous quotidien avec deux de mes passions, les mots et les images, et de me servir tour à tour de l’une ou de l’autre, pour servir l’autre ou l’une à travers ce que j’ai appelé, quelques mois plus tard, des duos. Des micro-histoires photographiques. Une photo, un texte, rarement en rapport avec l’instant présent, même si toujours dictés par l’humeur du moment. Des duos jetés en pâture dans la jungle du Web, totalement invisibles donc. Au fil du temps, je me suis laissée prendre à mon propre jeu, celui d’avoir, chaque jour, quelque chose à dire ou du moins à présenter. Et de révolution en révolution, notre planète a fait le tour du Soleil. Quand le 22 février 2011 est arrivé, j’en étais donc à mon 365e duo. Je bouclais la boucle, comme on dit, assez fière d’avoir tenu le rythme sur la durée. Que s’est-il passé le 23 février ? Rien. J’ai laissé passer un jour sans, histoire de. Et puis, je me suis remise à l’ouvrage, chaque jour, sauf quelques uns (la petite liberté que je me suis donnée à l’issue de la première année…). Mais c’est une autre histoire.
Il y a quelques mois, j’ai lié ces 365 premiers duos entre eux, par leurs mots, faisant subjectivement écho à un autre duo, de telle sorte qu’il suffit, en théorie, de piocher un duo dans cette période pour que, de lien en lien, on en fasse le tour. Une porte d’entrée pour découvrir ou redécouvrir ces histoires. Qui s’accompagne aujourd’hui d’une deuxième approche, visuelle cette fois-ci, rendue réelle grâce, à nouveau, à Coralie Vincent (la webmestre de ce site). Il est toujours plus facile d’avoir des idées que de les réaliser… Et quand je dis : « ça pourrait être beau d’avoir toutes les images des duos sur une seule page, de passer dessus pour qu’elles s’agrandissent et que l’on ait le début du texte, et que l’on puisse cliquer sur l’image pour accéder au duo dans un autre onglet… », suivi d’un « c’est possible ? » qui ne laisse pas vraiment d’autre choix qu’un « oui », elle répond « oui ! Je ne sais pas trop comment pour le moment, mais je vais trouver. » Et évidemment, elle trouve. Je la remercie donc infiniment car, sans son aide plus que précieuse, mes petites idées resteraient virtuelles… C’est, à mon sens, la pire chose qui soit dans la vie d’une idée. Sauf pour les mauvaises.
Arrivée à ce point de l’histoire, je me hâte donc de vous inviter à un petit voyage dans le temps et l’espace avec Un tour du Soleil en duos. Là, sous vos yeux ébahis (si, si…), vous pourrez donc papillonner de jour en jour, ne faire que survoler les images pour les voir en grand ou aller plus loin, en cliquant sur elles et découvrant les textes entiers dans un autre onglet… Bonne visite !
PS 1 : La page peut mettre un certain temps à se charger, proportionnel à l’efficacité de votre connexion Internet… D’avance, merci pour voter patience…
PS 2 : N’hésitez d’ailleurs pas à cliquer sur les « + » à côté du cœur sous chaque duo… C’est une sorte de baromètre qui me permet de savoir, d’une part, que vous existez, et d’autre part, que vous avez apprécié.
Il est des gens qui voyagent seuls par choix (pour être l’unique maître à bord, par exemple, et ne pas avoir à tenir compte des désidératas des uns et des autres) ou par absence de choix aussi (un célibat temporaire, une solitude non assumée, des dates de vacances incompatibles…). Voyager seul a ses avantages (liberté, flexibilité, blablabla) et ses limites : personne à côté de soi, d’intime, de proche, avec qui partager ses sensations, ses émotions ; personne à regarder, l’air entendu – celui qui sait la chance qu’il a -, face à un paysage à couper le souffle ou une situation totalement inédite ; personne, des années après, pour que cette phrase : « Tu te souviens comme c’était beau quand on était… » remporte un quelconque écho… Telle est la frustration la plus facilement exprimée, et partagée, par les vagabonds solitaires.
Ceci dit, voyager à deux n’est pas toujours la panacée ni la garantie de vivre des instants de félicité. Et il arrive parfois que le partenaire d’errance, cet être cher, ne soit pas celui que l’on imagine spontanément. Comme là. Face à cet océan tumultueux, à cette côte nimbée d’une fine couche d’embruns venant flirter avec la forêt toute proche. Ce n’est pas avec son mari, pourtant assis juste à côté, que madame s’extasie devant les éléments mais avec son chien, qui a la bienveillance de regarder dans la direction que lui indique sa maîtresse. Et voilà qu’elle lui parle, tout en lui montrant les vagues cassant sur la plage, les mouettes prises dans le vent… La femme n’en finit pas de murmurer à l’oreille de ce chien, qu’elle tient tout contre elle et à qui elle offre la totalité de sa tendresse disponible, laissant sa moitié officielle sur le ban des oubliés, derrière. Accorder plus d’attention à un animal qu’à un être humain, qui plus est présent, fera toujours naître en moi une sensation étrange, mélange d’incrédulité, d’incompréhension et d’effroi…
Chacun son truc, mais il y a de fortes chances que ce monsieur soit en train de réaliser un vieux rêve… Vous savez, ces petites choses que l’on imagine de temps à autres tout en sachant qu’elles n’arriveront probablement jamais : « si un jour, j’ai la chance de marcher sur la Lune, et bien, je croquerai dans un croissant ! ». Ce monsieur-là au crâne dégarni avait, visiblement, des envies plus terre à terre – voire mer à mer. Un principe de réalisme tout à fait salutaire car plus à même d’éviter la frustration consécutive à la non réalisation d’un rêve fou ou inaccessible, ce qui peut, par ailleurs, être le propre d’un rêve. Voilà donc ce à quoi il avait pensé, un soir comme un autre de l’hiver 95 – très rigoureux – où il n’arrivait pas à se réchauffer malgré les bûches qui flambaient dans la cheminée depuis le début de l’après-midi et l’épais pull bariolé en laine de lama qu’une amie lui avait ramené d’un voyage au Pérou quelques années auparavant : « là, si je pouvais être quelque part, n’importe où, ce serait au milieu de l’océan pacifique, à Hawaii, en train d’admirer le coucher du soleil, une cigarette au bec et un café à la main ! ça, ce serait le vrai bonheur ! » Voilà, c’est chose faite – ce qui n’était pas si compliqué finalement – : notre homme peut désormais barrer cette ligne sur sa liste CAFAMUFODAVI…
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Share on FacebookCertaines questions se posent plus facilement selon que l’on se trouve dans telle ou telle zone géographique. Les Belges ont-ils réellement inventé les frites devant une assiette de moules à Bruxelles, les Italiens parlent-ils tous avec leurs mains alors que l’on s’égare à Florence, le tourbillon d’eau qui s’écoule d’un lavabo tourne-t-il dans l’autre sens en […]
Share on Facebook– Bon, Balisto, arrête de sauter comme ça ! Tu vas te faire repérer ! – Mais je veux voir ! – Que veux-tu donc voir ? – Je veux voir comment c’est, la vie, quand on a évolué ! – Ah… Et bien, tu vois, ils veulent tous retourner à l’eau ! 8 Share on Facebook
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